[Méthode] Quand j’ai pas d’arguments, j’en invente.

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Je sais, c’est facile, parce qu’il m’énerve toujours cet homme là.
Ça doit être sa moustache.
Ou ce qu’il dit.
Ou ce qu’il pense.
Je ne sais pas.
Toujours est-il que dès que je lis un article de lui (heureusement pour ma santé, j’évite de le faire en général), je ressors mon « Petit recueil de 18 moisissures argumentatives pour concours de mauvaise foi » en guise d’ex-voto.

Pourquoi en parler aujourd’hui ?
Parce que là, on n’est même plus dans la mauvaise foi, mais dans le mensonge.

Ce monsieur est très en colère parce que l’Éducation nationale expérimente dans 117 établissements le fait qu’en fin de 3e les parents puissent décider, in fine, de l’orientation de leurs enfants.
Son argument-massue pour s’opposer vaillamment à cette expérimentation ?
« Les métaphores valent ce qu’elles valent, mais imaginez que la décision d’opérer votre gosse de l’appendicite – ou de le renvoyer dans ses foyers – ne dépende plus du chirurgien, mais de la volonté de ses géniteurs. »

Ce brave homme est agrégé et docteur en lettres. C’est heureux parce que s’il avait été docteur en médecine, il y a belle lurette qu’il aurait été viré de l’Ordre des Médecins.
En effet, un petit tour sur le site de cette vénérable institution permet de rappeler que « Le médecin qui soigne un mineur doit une information loyale et précise aux parents et titulaires de l’autorité parentale. Leur consentement lui est nécessaire pour agir. »

Et comme moi je n’invente pas, et que je cite toujours mes sources, je lui conseille la lecture (ça il doit savoir faire) de la référence suivante :
E. DUSEHU, « Soins aux patients mineurs – consentement des représentants légaux », rapport adopté par le Conseil national de l’Ordre des médecins lors de sa session des 31 janvier et 1er février 2002.

Le reste de l’article de Jean-Paul Brighelli n’a aucun intérêt …

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Source de l’image : EuroNews

3 réflexions sur “[Méthode] Quand j’ai pas d’arguments, j’en invente.

  1. En effet. Et pourtant il me semble que son analogie n’est pas si idiote. À condition de la prendre dans le bon sens. Pensez-vous qu’un chirurgien opérerait un mineur s’il pense que l’opération est inutile, juste parce que les parents le demandent? Les parents peuvent toujours demander, ils n’ont quand même pas le droit de faire mutiler leur enfant. Ils n’ont d’ailleurs pas le droit non plus de priver leur enfant d’éducation.

    Le problème de l’orientation est toutefois biaisé. On prétend (encore le rapport de l’IG) qu’une des causes du décrochage est l’orientation subie. Et de citer l’exemple d’élèves orientés en lycée pro dans des filières qui les intéressent peu sans l’avoir demandé. On va laisser les parents décider de la filière, et faire sauter le numerus clausus et la sélection dans les filières pro? J’en doute. J’y serais favorable. Mais non, sous ce prétexte du manque de place dans certaines filières pro, on va laisser entrer au lycée général des élèves qui ne peuvent pas y suivre, puisqu’ils ne suivent déjà plus au collège. C’est simplement de cela qu’il s’agit.

    Pour mémoire entre 5 et 6% des élèves de seconde sont déjà renvoyés vers la voie professionnelle après une seconde GT, à quoi peut il servir d’envoyer en seconde encore plus d’élèves en difficultés ?

    • J’ai mon avis sur le fond (que je garde pour moi, ça serait trop long, j’ai pas le temps), mais son analogie est idiote.
      « Pensez-vous qu’un chirurgien opérerait un mineur s’il pense que l’opération est inutile, juste parce que les parents le demandent? »
      Pensez vous qu’un enseignant orienterait un élève s’il pense qu’il va à l’échec ?
      Pensez vous qu’un gamin de 13/15 ans n’a plus aucune chance de rattraper le train scolaire s’il est motivé ? Que tout est définitivement joué ?
      En plus, en général (et depuis toujours) les parents obtiennent gain de cause dans l’orientation. Et par forcément dans le sens habituellement envisagé. Des parents manquent d’ambition pour leurs gosses, d’autres en ont trop et cela a toujours existé. Des enseignants accompagnent bien l’orientation de leurs élèves, d’autres se mettent complètement dedans. Et sincèrement, et pourtant j’en suis une, je pense que les enseignants se trompent souvent. Si je vous dit que j’ai été orientée en BEP « couture » à 13 ans, je tomberait sans une de mes moisissures argumentatives, alors admettons que je n’ai rien dit.
      Quant à la limitation des places dans les filières pros, elle a toujours existé et les gamins vont déjà en filière générale s’ils ne trouvent pas d’affectation. Ou alors redoublent, mais c’est une autre histoire.

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